Un week-end dans Charlevoix… En automne!

ESCAPADE AUTOMNALE

Un petit poêle à bois, du paysage, des cucurbitacées et des vignes en pleines vendanges, de courtes randos, de la laine soyeuse, un spa à travers champs, des toasts sur feux de foyer, une cabine au design scandinave et la cuisine de saison des chefs qui font jaser toute l’industrie culinaire québécoise: l’horaire qu’on vous a concocté tire le meilleur d’un deux jours par ici et mettra du doux dans votre automne!

De Québec jusqu’à Baie-Saint-Paul comptez une heure et des poussières… De Montréal un peu moins de quatre heure… Bref, on vous recommande de vous coucher tôt vendredi, de boucler votre petit bagage et de prendre la route au petit jour pour un beau "deux jours" dans le paysage charlevoisien. Paysage que vous aurez le loisir de savourer dès la côte qui descend vers Baie-Saint-Paul, offrant une vue en plongée sur la vallée de la rivière du gouffre, la ville culturelle, les terres agricoles de la baie, les montagnes orangées qui se jettent dans le St-Laurent et même l’Isle-aux-Coudres, majestueuse en son milieu.

Pour régler le cas du petit creux à l’estomac avant de s’élancer à la découverte du meilleur de ce que Charlevoix a à offrir en automne, on fait escale juste au pied de la côte nommée ci-haut, sur le boulevard monseigneur de Laval, chez Les Bonyeuses. Boulange, café et terroir: cette adresse est pétillante de vie. Les victuailles y sont toujours délicieuses, locales et impeccablement fraîches. Là, on réchauffe les sandwichs, faits du pain à la farine biologique du Moulin la Remy, dans un grand four à bois. Les soupes, viennoiseries, pâtisseries, salades, pizzas et autres quiches et pâtés complètent une offre de restauration sur le pouce régionale et à l’étonnant rapport qualité prix. Les cafés aussi y valent l’arrêt. Entre faune locale de toutes générations, dans les banquettes violettes et vertes, on adhère au concept et on se déclare nous-même « bonyeuses » tant l’ambiance familiale autour du couple formé par Meggie et Emma nous réchauffe le petit coeur! 

Le territoire charlevoisien et ses vues ont inspirés les artistes paysagistes les plus reconnus de l’histoire de l’art québécois, canadien même! Dans les derniers siècles autant qu’aujourd’hui, la ville jouit d’une grande aura culturelle et est un pôle artistique ayant d’ailleurs la chance d’héberger une rarissime institution muséale contemporaine en région. Le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul est actuel, pertinent, ancré dans sa communauté et, avantage dans notre « planning » bien rempli, se visite en relativement peu de temps; juste assez pour apprécier le  paysage d’ici autrement! C’est ce que propose justement l’exposition en place jusqu’au 14 octobre mettant en lumière le travail de l’artiste actuelle basée à Baie-Saint-Paul Karine Locatelli qui, sur de la toile brute à l’encre de chine, illustre les paysages, tantôt rocheux, tantôt de lichen ou de forêt, d’une façon qui évoque presque la cartographie. Grands formats, toile libre suspendue, montée en forme de cercle, en relation avec des sculptures d'argile de l’artiste: l’oeuvre de Locatelli est toute à explorer et fait l’effet d’une bouffée d’air frais en montagne. À celle-ci, se joint aussi le corpus artistique de René Richard, paysagiste ayant pratiqué à Baie-Saint-Paul vers 1930-1940 et bien connu dans le marché de l’art québécois. Bref, une pause qui permet de se donner encore plus soif d’explorez le paysage et la topographie charlevoisienne automnale, avec un regard bien aiguisé pour y dénicher toutes les nuances de beauté!

En roulant quelques minutes sur la route 138 au sortir de la ville, on gagne un secteur agricole à flanc de colline où les moutons paissent paisiblement. Là, se dresse l’arche de La Famille Migneron. Si vous en connaissez probablement le fromage éponyme, on pari que vous ne vous attendiez pas à y tomber face à des rangs et des rangs de vignes! Qui dit automne, dit vendanges! On vous invite donc à profiter du charme du domaine viticole Le Charlevoyou. Vignoble irrévérencieux dans le climat plutôt boréal de Charlevoix, on parvient pourtant à y cultiver plusieurs cépages offrant des produits bons et audacieux. On profite des espaces, on s’y fait conseiller en boutique, mais surtout on s’offre le meilleur des deux monde avec une dégustation de vins et de fromages en plein-air dans l’espace pique-nique.

Pour faire transiger tout ce bon terroir, on s’assure d’avoir chaussées nos bottes de randonnée puisque directement des terres du domaine Famille Migneron, on peut rejoindre le sentier des Florents, un long ruban de 18,2 km reliant Baie-Saint-Paul à Saint-Urbain. Bien sur, on ne vous envoie pas ainsi parcourir l’arrière-pays, juste se dégourdir sur la colline toute proche question de retrouver un peu (beaucoup) de place dans votre estomac, puisque c’est bientôt temps de passer à table, et pas n’importe laquelle!

Assurez-vous d’avoir réservé au moins une semaine à l’avance, mais cette simple formalité administrative en vaut véritablement la peine. À même les terrains de la Famille Migneron, entre pâturage de brebis et vignes, se trouve le restaurant dont tout le monde parle: Les Faux Bergers. Les Chefs Émile Tremblay et Sylvain Dervieux y reçoivent, à de grandes tables, les convives tous à 18h30 et tous avec le même menu. Ici on mange ce qui nous est servi et c’est tant mieux! On se laisse guider par les choix étonnants, justes, rustiques, de saison, inventifs et surtout rigoureusement locavores des deux comparses. Tout y est utilisé, pensée, réfléchit, récupéré… On y cuisine partiellement sur un vrai feu de bois à ciel ouvert au dehors. On sert dans des plats en raku fait à la mains. On y propose l’exact accord mets et vins. Et puis, malgré toutes ces belles promesses gourmandes, c’est tout ce qu’il y a de plus chaleureux et convivial: n’ayez crainte d’y porter votre pull et vos bottes de rando, l’ambiance sympatoche s’y prête bien!

C’est dans un refuge de Territoire Charlevoix qu’on fait de beaux rêves dans ce week-end d’escapade ici en région. Situé dans la forêt montagneuse de Sainte-Agnès, un secteur de la Ville de La Malbaie, vous les gagnerez en poursuivant vers l’est votre route sur la mythique 138, une vingtaine de minute en sortant du domaine de la Famille Migneron. Il vous faudra bifurquer sur le rang Ste-Philomène, puis du pavillon d’accueil, marcher jusqu’à votre refuge dans les sentiers aménagés. Ayez vos sac de couchages avec vous puisqu’il s’agit de prêt-à-camper et que seul les matelas y sont fournis. Toutefois on vous promet que la nuit y sera belle, couché au pied des immenses fenêtres de ces cabines au design actuel épuré et scandinave récompensé. Le soleil s’y couche sur les montagnes, aucune pollution lumineuse n’y entrave la vue sur les étoiles et, avec un peu de chance, vous tomberez sur l’immense lune des moissons! Si les nuits sont fraîches par ici, vous pourrez compter sur un mignon petit poêle à bois en fonte. Au petit jour, on y apprécie le bon café et les banquettes, le balcon et la forêt où les feuillus en mettent plein la vue de rouge, de jaune et d’oranger. On s’y relaxe un instant, avant de reprendre le chemin pour profiter à fond de cette dernière journée!

On parcours, toujours sur la 138 vers l’est, le territoire de quelques municipalités de l’arrière-pays avant de gagner le coeur de la ville de La Malbaie, à une vingtaine de minutes du secteur de Territoire Charlevoix. On y roule sur le boulevard de comporté face à la baie de La Malbaie nommée par Champlain s’y étant échoué, ici le fleuve devient très large et la proximité de celui-ci embaume l’air de parfum salin. On rejoint le secteur de Pointe-au-Pic et la côte Bellevue pour un brunch gourmand. La côte porte bien son nom et l’Auberge des 3 Canards y occupe une place de choix: de la salle à manger la vue est spectaculaire. Attablé face à vos crêpes au beurre d’érable, votre omelette aux pleurotes ou votre oeufs poché sauce vin blanc servi sur saumon fumé, vous aurez les couleurs automnale du Cap-à-l’Aigle, les grands navires marchands et la rive-sud plein les yeux. Si la cuisine y est bien au goût du jour, le décor de l'auberge lui a tout conservé de son cachet des grandes résidences de plaisance qui ont faites jadis la réputation de La Malbaie. La chaleur du bois y réchauffera votre matin d’automne, de même que le bar à "toast" où on vous invite à faire griller vous-même vos rôties dans l’âtre cossue d’un ancien foyer de pierre. Repus, on remonte en voiture et poursuit l’ascension de la Côte Bellevue, nous voici sur la route 362, aussi dite « la route du fleuve » permettant de boucler la boucle vers Baie-Saint-Paul et le retour à la maison… Non sans de chouettes escales bien sur!

Voilà venu le temps du mettre de l’inusité dans ce programme. Une petite rando en automne? Ça tombait sous le sens! Avec un alpagas en laisse? Voilà qui décoiffe beaucoup plus côté originalité. Alpagas Charlevoix, aux Éboulements, a puisé l’inspiration pour cette offre ludique en Europe. On y propose donc désormais sur ses terres, serpentant à travers bois vers le fleuve, l’Alpa Trekking en formule guidée. Les bêtes, de jeunes mâles entraînés à cet effet, vous feront craquer avec leurs grands yeux, leurs toupets frisés et soyeux et leur long cou, tantôt cherchant à vous câliner, tantôt à brouter l’herbe à vos pieds… Voilà une façon hors normes d’appréhender le plein-air tout en découvrant des vues inédites à couper le souffle. Réservez à l’avance votre place dans un des groupes de randonneurs du jour puis n’oubliez pas de capter un petit selfie avec votre ami laineux, question d’en boucher un coin à vos amis! Puis avant le départ, on bifurque vers la boutique, ainsi, vos prochaines escapades et randonnées pourront se faire avec de bons bas en alpagas aux pieds! 

En traversant le village des Éboulements, inspirations de tant d’artistes, on quitte la 362 un instant en tournant au feu clignotant en direction de Saint-Joseph-de-la-Rive. Si le temps manque pour y faire la traversée en direction de l’Isle et de ses vergers, il y a tout de même un incontournable automnal qui vous attend tout près, sur le rang des Éboulements Centre: un champ de citrouilles! Suivez le chemin indiqué par les affichettes en forme de fermiers en salopettes orangse, les Jardins du Centre y ont une boutique, mini-épicerie de produits locaux, des bacs et des bacs de courges en tous genres, des pommes récoltées dans leurs quelques pommiers ancestraux, un cheval miniature et des lapins, puis clou du spectacle un champs de citrouille prêt ou presque pour la grande récolte attirant à chaque année les familles en grand nombre!

De là, on remonte en direction de la 362 qui mène directement dans la ville de Baie-Saint-Paul, avec sur la route un belvédère spectaculaire en prime. Si le temps le permet, on se pose en ville avant le grand retour, sur le site du Germain Charlevoix, question de se délier les muscles bien mis à contribution tout le week-end. Plongez vos gambettes et vos pieds dans les bassins du spa de l’hôtel, situé à travers champs dans les foins de la baie, où se trouvait autrefois la ferme des Petites-Franciscaine-de-Marie. Un clin d’oeil que l’établissement met en valeur dans son architecture, moderne mais truffée de références à l’idée de « la ferme », puis aussi avec la présence de boeuf Highland sur ses terres. Un moment de détente qui boucle joliment cette escapade à la campagne!

Oui, bien sur, ça passe toujours trop vite, mais vous repartirez vers vos vies avec l’impression d’avoir bien profité de l’automne, et on l’espère surtout: un amour de Charlevoix qui donne envie de revenir encore et encore!

À vos agendas, à vos réservations, il n’en tient qu’à vous de transformer cet itinéraire en réalité!

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Les essentiels de cette escapade week-end:

1. Le café matinal de Café Charlevoix
2. Un bon chandail de plein-air de chez Go Sport La Malbaie ou Baie-Saint-Paul
3. Un bandeau d'Alpagas Charlevoix
4. De bons bas chauds d'Alpagas Charlevoix
5. Un sac de voyage format week-end, disponible chez Tou & Cie
6. Un sac de couchage de chez Pronature