Le Festif en 5 « beats »
Ils nous ont fait rayer le mot Festif de nos dictionnaires tant il leur colle à la peau, mais c’est tout pardonné à la condition de nous promettre de garder le mix qui donne au Festif sa personnalité si unique! Un « groove » qu’on s’amuse à décortiquer en 5 points, ou en 5 styles musicaux…
1. LE SOUL: l’âme du Festif!
Est-elle une véritable créature légendaire? Est-elle vivante, cette bibitte dans le monde des festivals, vous demandez-vous, pour prétendument avoir une âme? Oh que oui que le Festif de Baie-Saint-Paul a une âme! Une inimitable personnalité qui lui a permis de conquérir autant les festivaliers de partout que l’industrie musicale et les locaux! C’est peut-être le cocktail enivrant des sites qui prennent d’assaut la ville et la font vibrer en juillet, d’une « prog » déjantées qui tire dans toutes les directions, de l’utilisation magnifique des atouts de la région côté terroir, alcools autant que paysages, des surprises parsemées partout durant les jours de festival? Quand un festival permet de fêter jusqu’aux petites heures sur le parvis de l’église, de voir des shows trash-électros dans le garage de Monsieur le Curée, de chiller dans une bouée soufflée sur la rivière du Gouffre face à une scène flottante, d’avoir un pop-up show dans une cour arrière ou de voir débarquer une fanfare alors qu’on commande notre lunch locavore en file avec Philippe Fehmiu, c’est certain que le week-end est mémorable! C’est peut-être un peu tout ça, mais « tout ça » ça sort de la passion et l’imagination de « ti-cul » de deux ados trippeux de musique, collectionnant les long-jeux et rêvant de voir leur ville de région virer sur le gros party: Clément Turgeon et Anne-Marie Dufour! Les deux jeunes rebelles ont grandi (surtout Clément!), mais le feu sacré reste vif alors qu’ils représentent tous deux le coeur du festival, entourés d’une belle équipe qui alimente les projets toujours plus trippants de cet événement qui fait modèle et qui inspire: Le Festif de Baie-Saint-Paul!
2. INDIE: la prog!
On voit un décompte sur le web, un lancement de programmation, on place une date au calendrier: il faut se lever de bonne heure, se mettre en file d’attente, réelle ou virtuelle, pour s’assurer d’avoir en mains nos tickets vers le bonheur estival! On l’a facile quand même en tant que festivalier! La « prog », c’est une « job » à l’année pour la gang du Festif! D’abord il faut être au fait, se tenir à la page… En tout cas, il faut manger et respirer de la musique, de tous horizons, pour être une vraie référence dans le domaine! Il faut savoir prendre les opportunités autant que savoir les créer, prendre des risques et s’essayer! Il faut plaire à tous, mais aussi à soi-même, pour être un vrai bon festival authentique! Ça c’est en gros le travail de Clément: créer une « prog » variée, surprenante, éclatée, mais qui se tient, qui fait du sens. Son bon coup de l’année 2022? Avoir booké « L’Impératrice » avant qu’elle ne conquière le monde (aka l’Amérique, aka « les États ») lors de sa prestation à Coachella (Ze festival où être vu). Un flair qui nous permettra de vivre cette même « vibe » et de voir l’artiste française chez nous, malgré que tout le monde entier se l’arrache actuellement. Mais c’est bien beau tout ça, une fois les noms mis à l’agenda, il reste encore beaucoup beaucoup de communication pour faire venir tout ce beau monde à Baie-Saint-Paul et les amener jusqu’à la performance sur scène… Ca, c’est le boulot d’Anne-Marie! Ensemble, ils nous livrent un festival comme pas d’autre au Québec: plus d’artistes et de performances, plus de grandes têtes d’affiches, plus de découvertes, de relève et d’originalité, plus de styles différents, plus plus plus! Même du cirque au passage. Autrement dit: une « prog » qui joue la carte indie: ne s’enfargeant pas dans les fleurs du tapis de ce qui se fait ou pas!
3. POP: un look qui fait pop!
Le Festif a toujours eu ce côté visuellement accrocheur; « artsy »! Au fil des années, on y a vus plusieurs styles d’illustrations. Toujours résolument cool, précurseur et audacieux, de ceux qui font naitre les tendances, le Festif est original, intense et assumé! Le visuel graphique actuel du Festif est signé Arnopeople, un illustrateur québécois à l’impressionnante feuille de route! Si les visuels mettent de l’avant un personnage de loup, animal représentant la ville de Baie-Saint-Paul; côté « sceno » on s’éclate grave depuis 2 ans! Il faut dire que les éditions du Festif avec mesures sanitaires ont demandé au festival de se réinventer, notamment pour conférer de l’ambiance à des scènes moins imposantes (vous souvenez-vous de la scène nid?) et aussi afin de favoriser la distanciation sociale (de vieux bidons graffités par des artistes d’ici, un vrai coup de génie!). On a alors fait appel à Frederick Ouellet, artiste visuel et scénographe d’expérience qui apporte son grain de folie aux espaces et aux scènes du Festif! Le néo Baie-Saint-Paulois donne vie aux rêves de grandeur de l’équipe! « De grandeur », vraiment? Tout-à-fait! Cette année, on s’inspire de légendes oubliées, bizarroïdes, fabulées et loufoques de la ville! Apparaissent ainsi dans le visuel et la scénographie de mystérieuses tentacules géantes, des ovnis, beaucoup d’ovnis et un « Winnebago » laissant s’échapper des vapeurs toxiques: ça promet!
4. Accoustique: écolo de nature!
C’est beau la technologie et le progrès, mais parfois le plus simple est le mieux! Dans le genre, simple comme une guitare acoustique. Simple comme un verre qu’on remplis plus d’une fois. Simple comme travailler avec ses voisins. Simple comme manger de la vraie bouffe avec de vrais ingrédients. Simple comme voyager à plusieurs. Le Festif a beau grandir et se développer, il garde les pieds sur terre (une terre propre de préférence) et sait encore faire usage du gros bon sens! Comment? En ne vendant aucun produits jetables (articles réutilisables, biodégradables et recyclage exemplaire), devenant ainsi un festival zéro déchet! Même les artistes sont reçus dans un environnement zéro déchet alors qu’on leur propose des articles en vrac dans les loges. Un festival où l’eau est contrôlée afin d’en vendre plus? Pas ici. À Baie-Saint-Paul on opte pour des stations d’approvisionnement en eau potable et des verres et bouteilles réutilisable. Des verres qui serviront aussi à apprécier les bières locales de la MicroBrasserie Charlevoix, dont une brassée spécialement pour l’occasion. Voilà pour le boire! Pour le manger aussi, on fait local et vrai avec des kiosques de bouffe de rue pour festivaliers gourmets tenus par des restos locaux tels que Les Faux-Bergers. Avec beaucoup de « spots » de camping sur place, un réseau de covoiturage, de la location de vélo, on essaie aussi d’être un festival le plus possible sans voiture. Autrement dit: le Festif fait vraiment sont gros possible pour garder aussi propre et aussi beau le territoire exceptionnel qui l’a vu naître! Même recycler les mégots… « No joke »!
5. ELECTRO: des projets electrons!
Le Festif c’est juste un week-end de juillet ça, non? Non mon ami, tu vas voir il y en a des projets qui gravitent autour du Festif! L’engagement auprès de la communauté, de l’industrie musicale québécoise et de la jeunesse transcende ce seul événement! Avec le Cabaret Festif de La Relève, l’organisation offre une scène à la relève musicale prometteuse du Québec. Sous forme de concours, l’événement en a vu passer plusieurs qui ne sont plus tout à fait encore « à faire connaître »: Émile Bilodeau, Philippe Brach, Alex Burger, Ariane Roy, Clay and Friends… Puis, on veut aussi partager ce goût de la musique québécoise à la jeunesse avec Le Festif à l’école! Commencé localement, le projet fait des petits à travers tout le Québec en offrant des performances, tournées de classes, conférences et ateliers aux élèves, prodigués par des auteurs compositeurs interprètes connus et de tous horizons. Et finalement, on ne laisse pas tomber notre monde au Festif, même dans la froidure d’un hiver pandémique! La gang du Festif de Baie-Saint-Paul a mis sur pied en 2020-2021 La Tournée de portes, des spectacles ambulants dans une scène mobile qui se déplace carrément jusque chez nous… Y a pas à dire: en vrai rockeur, le festif a sa communauté tatouée au coeur!