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Gardien du patrimoine - Jean-Yves Belley

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Regard sur un artiste, un poète, un conteur… Un chanteur, un musicien. Un enseignant. Un animateur. Un homme qui a le cœur encore plus grand que ses histoires mises bout à bout. Un homme qui aborde l’âge avec sagesse. L’œil étincelant à voir aller la jeunesse!

Il y a en nous, quelque chose… Il y a en nous, tellement de choses… 

Il y a en Jean-Yves tant de choses, tant de mémoire. 
Mémoire d’un peuple et de ses héros, mémoire d’une terre et de son passé. Mémoire de tous ceux qui, au fil du temps, lui ont ­offert leurs histoires, les gens d’ici, humbles bâtisseurs du Charlevoix d’aujourd’hui. 

Chez Go Charlevoix, on parle de Jean-Yves avec des mots doux. Il est notre gardien de la mémoire. Un amour réciproque pleinement ­partagé alors qu’il vient nous jaser, prendre un café de bon matin, ainsi " Pour faire tendresse ".  

Avec tout notre amour, on vous offre un portrait de l’homme et on ne dispose que de si peu de mots pour vous raconter le conteur, pour un personnage de tant de profondeur, que nous avons choisi de laisser parler ses mots à lui, le plus souvent que possible. Ceux de ses ­chansons, finement cousues, brodées, par toute la finesse de sa plume… Les mots de cet album paru il y a déjà 28 ans : Pour faire tendresse.

T’es pas connu quand tu bûches 
(…)
T’es pas connu quand tu draves
Arthur Savard le sait bien
À sauter dessus les barrages
À rouler avec les rondins
La pitoune est à la rivière 

Enseignant avant toute chose, par ce statut et par ses mots chantés ça et là, dans sa boite à chansons " L’Isle aux Corneilles ", jusque par sa position d’animateur à la Télévision Vents et Marées, Jean-Yves reconnait le privilège lui ayant été offert d’avoir une parole. Une parole qu’il n’a cessé de vouloir utiliser pour mieux l’offrir à d’autres. Il chante Arthur Savard, Alexis le Trotteur et bien d’autres héros du dur quotidien d’un pays où tout était encore à faire, à bâtir… Il redonne voix aux marins: " Vigneault nous l’a bien démontré - Ce pays là, s’ta toé, s’ta moé - Pour nous qui vivons de bateaux - Pour nous qui vivons que de l’eau "; aux forgerons: " Le forgeron n’a plus ­d’chevaux - Plus de calèche pour Monsieur Boudreault ". Il garde vive la mémoire d’une époque déjà envolée… Il chante avec tant de beauté le souvenir des grands bateaux blancs: " V’là la rivière Malbaie - Qu’y est en amour, amour avec la pointe - V’là qu’les grands bateaux blancs - Qui vont quitter nos bancs ça désappointe ". Il n’oublie personne, il salue jusqu’aux noms tellement colorés de nos rangs, de nos villages: " J’sais bien qu’chez-nous y’a " Cache toé ben " - La Miscoutine, Les Éboulements, Saint-Fidèle - Et puis Saint-Urbain, Saint-Irénée et Saint-Joachim - C’est pas bien riche, mais y’a du pain - Reste encore le p’tit éperlan " " Ce sont les gens de " Snigole", de " Pisec " et de " Blackhouse " - Qui ont replacé le sol - Ont démêlé les cailloux "… C’est qu’il est amoureux du plus profond de son être de cette terre: " On a chez-nous nos p’tits usages - On a chez-nous nos agréments - On a chez-nous nos paysages - On a chez-nous nos feuilles au vent - Le pain qu’on gagne à recevoir - Le pain qu’on bénit tous les soirs - La misère que cache le vent - Mais qu’allons-nous faire de ce printemps? ". " Car moi mon cœur est accroché - Le long de la rivière Malbaie - Car moi mon cœur est accroché - Dans le fond de ma baie ". Oh que oui, que le cœur de Jean-Yves est ici, que l’émotion monte jusque dans ses yeux quand il nous parle du mont des Éboulements, de son petit coin de paradis en bord de lac au fin fond de Sagard, du petit bout de grève derrière la chapelle de Pointe-au-Pic… Et de sa Gisèle aussi! Parce que de l’amour, il en a bien assez pour en donner autant à l’humain qu’au paysage : à sa femme, à ses enfants, aux vieux copains! Aux gens d’ici et la culture charlevoisienne qu’il se fait un devoir de nommer, de conter, de chanter, de remémorer afin que personne n’ait vécu en vain, afin que chaque morceau de la petite histoire de notre coin de pays trouve sa place, se rassemble, forme un grand tableau, une image… 
 

Était-ce là une illusion?
Qu’as-tu reçu en héritage?
Y a-t-il eu un peu de bon?
(…)
Où en es-tu rendue vieillesse?
Que nous apportes-tu de beau?
Je t’ai vu donner ta sagesse
Dans des foyers pleins de rideaux
Était-ce là ton héritage? 

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La vieillesse a l’odeur des quais
La jeunesse se donne des beaux becs

Que ta mémoire soit vive encore longtemps. Salut Jean-Yves! Viens donc prendre un p’tit café, quand t’auras le temps!

Consultez ici la collection 
d'archives de Jean-Yves
(en cours de développement) 
dont les épisodes de 
"Pour prendre l'accoutumance"

Texte
Camille Dufour Truchon
Photos
Patrice Gagnon, Archives, Sylvain Foster

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