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Fragile coexistence entre nature et modernité.

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On connait tous l’image: un pissenlit, ou un jeune arbre. Il fraie son chemin à travers le béton de la ville. La vie prend son droit sur le construit. On peut penser aux oiseaux nageant à travers les canaux de Venise un bon matin de pandémie mondiale. La nature est là, tout juste en retrait, n’attendant qu’un pas de recul de l’humain et de son monde pour mieux s’y exprimer.

Nous faut-il vraiment attendre une prochaine catastrophe, une imminente destruction comme dans tout bon film de fin du monde, pour voir les lierres recouvrir les ruines du monde moderne? Ou ne pourrions-nous pas ouvrir la fenêtre de nos consciences, qu’un oiseau s’y faufile, qu’une samare d’érable s’y dépose? Ouvrir le dialogue en soi-même sur le sujet, pousser à l’introspection… Voilà la proposition des oeuvres sculpturales récentes de l’artiste et joaillière Bénédite Séguin. Et qui sait: planter assez de graines dans nos esprits d’hommes modernes pour générer un geste, un élan, un vent de changement!

Fidèle à sa méthode soigneusement élaborée, Bénédite Séguin travaille encore ici le moulage en métal de plantes indigènes cueillies par ses propres soins sur le territoire sauvage. Galéaris spectabilis, cypripédium parviflorum: des orchidées sauvages en voie de disparition au Québec, récoltées avec toutes les bonnes autorisations en poche afin de mener à bien ce projet reçu au Conseil des Arts et des Lettres du Québec …Des fougères aussi pour l’image que permet sa verdure ayant traversée les ères et son cycle de croissance rapide. Finement et soigneusement recouvertes de cire, les plantes fraîches se transposent dans l’atelier de Bénédite en un moulage. Celui-ci servant à la coulée d’un mélange d’argent et de cuivre récupéré dans les rebuts d’un électricien local. Patiné, oxydé, cet alliage appelé Shibuichi au Japon immortalise ici, dans le corpus de la collection Vestige, les espèces les plus fragiles de la flore boréale tantôt en une posture qui évoque la croissance, tantôt la fuite, attachées à un socle de béton ou de matières récupérées. 

Si l’image est forte, nous avons, avec l’artiste, cherché à amener le message plus loin encore avec une séance photo à travers les décombres d’un chantier de destruction (celui d’une école primaire) au soleil couchant. Là, le paysage insensé d’une modernité désuète se révèle d’une beauté déboussolante. Les couleurs étonnent. Les morceaux de bétons jonchent le sol avec la grâce intemporelle d’un beau granit sur les berges charlevoisiennes. Les structures de câbles métalliques rampent et grimpent aux murs comme des ronces, des vignes… La beauté là où elle ne devrait pas la trouver. La marque impossible à manquer du passage de l’homme sur le paysage…

Puis posé là une pousse fraîche de fougère, irrationnelle. 
Un peu plus loin, une espèce rare qui semble courir comme un automate, un robot bizarre, juché sur ses fines racines, s’évadant de ce champs de débris. 

En écho à cette mise en scène, les mêmes oeuvres ont ensuite été photographiées en studio, sur fond blanc, entourées de débris de la démolition, jouant un fois encore avec ce « clash » entre développement humain et préservation de la biodiversité. Un thème cher à l’artiste, qu’elle exploite aussi à travers toute sa pratique en joaillerie. 

Joaillerie Amulette: 20 ans d’élégance naturelle

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Texte
Camille Dufour Truchon
Photos
Patrice Gagnon

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