Farah Alibay
Dans le cadre du balado Sortir du cadre, Desjardins Charlevoix-Est reçoit des gens inspirants qui font les choses autrement.
Nous vous offrons un condensé de l’entrevue à laquelle nous avons assisté.
Desjardins présente
Farah Alibay
Ingénieure pour la NASA et autrice du livre Mon année martienne
Q: Pourquoi avoir choisi la NASA?
R: J’avais 8-9 ans, j’ai écouté le film Apollo 13. Ça m’avait fascinée le concept d’ingénieur et de travailler sur des missions complètement impossibles. C’était un rêve d’enfance. Pourquoi ne pas viser haut?
Q: Comment s’appelle ta mission actuelle?
R: Ça s’appelle Sphérix. C’est un télescope en infrarouge qui sera lancé dans environ un an et demi (2025-2026). Je passe beaucoup de temps au Colorado où nous sommes en train de construire le satellite.
Q: Comment en tant que femme on peut prendre sa place dans un milieu principalement masculin?
R: Les gens disaient : «Est-ce que c’est vraiment un métier pour une femme?» On a du chemin à faire en tant que société, les adultes et les gens en position d’influencer les jeunes. Il faut faire attention, des petits mots comme ça peuvent changer la direction d’une personne. D’un autre côté, ne pas se laisser dire non. On m’a dit non souvent, mais ça prend juste un oui. Éventuellement il y a une porte qui s’est ouverte sur plusieurs autres. Avant de te prouver aux autres, il faut que tu décides toi-même que tu as une place. Pour moi, ç’a été de trouver des exemples de femmes qui ont été des mentors, qui m’ont montré que c’était possible de réussir dans ce domaine-là.
Q: C’est quoi le lien entre les mots créativité et ingénierie?
R: La réalité, c’est que les ingénieurs forment le monde de demain. Tout ce qu’on crée, on a besoin de quelqu’un qui va penser à la fonctionnalité; est-ce que ça va survivre dans son environnement? Que ce soit un pont, un satellite, une voiture. Tout ça, ça vient d’un lien entre la créativité, les mathématiques et la science. On a besoin des deux pour créer quelque chose de nouveau. Sans créativité, on n’avance pas en tant qu’ingénieur ou société. Il faut rêver l’impossible pour faire des innovations.
Q: Maintenant, on voit de plus en plus de diversité culturelle, même dans Charlevoix; c’est quoi ton conseil pour bien accueillir un nouvel arrivant?
R: C’est de tendre la main et demander: qu’est-ce que vous avez besoin? Par exemple, ma famille n’avait jamais vu de neige. Donc dire: « Faut que tu changes tes pneus. Je vais te donner un petit cours de conduite dans la neige. Voici des ressources pour tes enfants. » Donc tendre la main et aider les gens à s’adapter. Et de l’autre côté, prendre le temps d’apprendre leur culture. Apprendre à les apprécier et ce qu’ils amènent comme richesse. […] les aider à découvrir les beautés de la région et ce qu’elle a à offrir. C’est là qu’on peut se retrouver en tant qu’humains.
Continuer de rêver et qui sait, devenir astronaute.